Selon le Docteur John Antoniou, chirurgien orthopédiste à Montréal, l’effet des temps d’attente actuels au Canada pour une arthroplastie dépasse de beaucoup le besoin de remplacement de hanche ou de genou chez un patient. « Nous sommes des chirurgiens, mais aussi des médecins de la douleur. Lorsque je vois un patient qui a besoin d’une arthroplastie, il est souvent déjà symptomatique et souffrant. Voir leur qualité de vie se détériorer pendant qu’ils attendent de cinq mois à deux ans est déchirant, surtout si leur maladie évolue rapidement. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir la mobilité du patient avant l’intervention chirurgicale, mais il arrive trop souvent qu’il ait besoin d’une canne de marche ou d’un fauteuil roulant avant que nous soyons en mesure de l’opérer. »
Le Docteur Antoniou trouve frustrants les problèmes systémiques actuels, comme le manque de temps en salle d’opération, parce que, dit-il, « le Canada ne manque pas de spécialistes désireux de faire ce travail; notre population vieillit et les fonds consacrés aux soins de santé ne répondent pas à la demande ». Témoin de l’effet transformateur de ces interventions chirurgicales pour la vie des patients, le Docteur Antoniou est d’avis qu’il y a beaucoup à gagner à affecter des ressources à ces types d’opérations électives, mais nécessaires. « Lorsqu’un patient subit une arthroplastie, il guérit habituellement rapidement, sa douleur chronique prend fin et sa vie s’améliore énormément. J’ai vu des gens pleurer littéralement de joie et c’est ce qui rend mon travail si satisfaisant. »
Grâce à de multiples interventions chirurgicales de remplacement d’articulations, Rebecca Roy de Guelph connaît maintenant la joie d’une vie sans douleur chronique. Infirmière et mère de deux enfants, elle a reçu son premier diagnostic d’arthrose au milieu de la cinquantaine. À partir d’une arthroplastie de l’épaule suivie d’un remplacement de hanche, il lui a fallu au total huit interventions chirurgicales pour retrouver sa qualité de vie.
Comme la plupart des patients canadiens, Rebecca est très reconnaissante des soins qu’elle a reçus, même si elle a parfois dû attendre longtemps avant de subir ses opérations. « Cette étape a été difficile. Lorsque vous souffrez pendant si longtemps, cela commence à vous définir et à affecter vos interactions avec le monde. Les médicaments que je devais prendre à cette époque ne pouvaient qu’atténuer la douleur et me laissaient souvent étourdie ou confuse. »
Maintenant, à 68 ans et nouvellement grand-mère, Rebecca a enfin l’impression d’être à nouveau une personne dynamique. « Je suis capable de voyager confortablement, de promener le chien, d’aller à mon cours de Pilates, de gérer ma douleur et, surtout, de m’asseoir par terre pour jouer avec mon petit-fils. »
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