En 2001, Patricia et Hugh Cummins ont décidé de quitter Pickle Lake pour s’installer à Thunder Bay. Pourtant, leur localité d’origine était « un endroit où il fait très bon vivre, avec son air frais, ses activités extérieures et sa communauté unie et chaleureuse ». Pourquoi ce choix, alors? En partie à cause du manque d’accessibilité aux soins de santé.
Jeune aînée, Patricia bénéficie aujourd’hui de consultations virtuelles avec des spécialistes de Toronto. « À Pickle Lake, nous devions faire sept heures de route pour assister à nos rendez-vous médicaux. Je ne peux même pas imaginer ce que ça serait pour des aînés souffrant de problèmes chroniques. »
Le Docteur Norman Smith, urgentologue, a constaté par lui-même la valeur des soins virtuels à Inuvik (Territoires du Nord-Ouest), où il est responsable de sept petites localités.
« À cause de l’emplacement géographique et du manque de ressources médicales, les habitants doivent souvent effectuer des déplacements longs et coûteux pour recevoir un traitement, et ils peuvent se sentir déracinés. Tous ces voyages affectent la qualité de vie des patients âgés; c’est très triste. Si on peut leur offrir au moins certains soins par voie virtuelle pour leur permettre de rester près de chez eux, on améliorera grandement leur situation. »
Le Docteur Smith précise qu’une bonne partie des soins virtuels offerts à Inuvik se fait par télésanté. « La télésanté peut faciliter les examens préopératoires avec un spécialiste en ce qui concerne l’obtention de consentement pour des interventions simples telles que la coloscopie. Elle permet également aux patients de recevoir un suivi après avoir subi une intervention chirurgicale dans un centre comme Edmonton ou Yellowknife. »
Les avantages sont nombreux. Grâce à la télésanté, le Docteur Smith peut entre autres examiner une éruption cutanée ou une plaie sans avoir à se fier à une description verbale. Tout comme Patricia, il souhaite toutefois que les soins virtuels continuent à progresser. « La télésanté est un outil merveilleux, mais les patients doivent tout de même se déplacer dans un centre de santé pour y accéder. J’aimerais qu’on appuie la mise au point d’une application sécurisée pour la communication par téléphone cellulaire; il me semble d’ailleurs qu’une application de ce genre est en cours de développement. »
Le Docteur Smith est d’avis que les systèmes de ce genre pourraient améliorer les soins aux aînés dans les centres urbains, en particulier s’ils s’utilisent de la maison. « Il est temps que le système de santé canadien trouve de nouveaux moyens de communication pour les patients et les médecins. Si le gouvernement offre aux fournisseurs de soins un soutien et un salaire adéquats, les possibilités sont emballantes. »