Pour rester en santé, le mieux est de vieillir chez soi. Ainsi, les aînés demeurent à la maison et sont actifs dans leur collectivité au lieu de déménager dans un établissement de soins de longue durée. Lorsque les aînés peuvent rester à la maison et continuent de participer à la vie de leur communauté, les taux de mortalité diminuent, les pressions sont moins grandes sur les systèmes de soins de santé et les budgets de fonctionnement, et le nombre d’admissions dans les foyers de soins diminue. Pour rendre l’option de vieillir chez soi la plus efficace possible, il est essentiel de mettre en place des programmes multidimensionnels de visites préventives à domicile axés sur l’évaluation (PMVPD), le diagnostic et les interventions multidisciplinaires visant à garder les aînés à domicile.
Les PMVPD font appel à des équipes multidisciplinaires qui évaluent les aînés chez eux. Les équipes conçoivent et mettent en œuvre des plans de soins individualisés fondés sur les déterminants biologiques, psychologiques et sociaux de la santé.
Les objectifs généraux de ces programmes sont d’améliorer la capacité fonctionnelle et de réduire la morbidité et le fardeau pour les proches aidants tout en évitant les visites inutiles aux services des urgences et en retardant le placement en soins de longue durée. Les techniques de prévention à domicile peuvent prendre de nombreuses formes. On peut notamment s’employer à réduire le désordre et veiller à ce que les produits de première nécessité soient à portée de la main. Les mesures secondaires porteront, par exemple, sur les aides à la communication et l’examen des médicaments pour réduire les interactions potentiellement nocives.
Dans un article publié par la Société canadienne de gériatrie, les Docteurs Phil St. John et Kristina Swain expliquent que les PMVPD sont le plus appropriés pour les personnes de 65 à 80 ans, qui en sont peut-être aux premiers stades d’une maladie, mais présentent quand même un risque global de mortalité plus faible. Il en va de même pour les aînés frêles très dépendants, mais dont le déclin fonctionnel est peu prononcé.
Les PMVPD fonctionnent généralement à proximité d’autres services communautaires, les évaluations étant effectuées au domicile du patient par un ou deux membres de l’équipe et la famille du patient ou un membre de son système de soutien. Les fournisseurs de soins primaires et de soins à domicile passent en revue les examens cliniques et les évaluations de l’état cognitif et fonctionnel, des médicaments, de l’humeur, de l’alimentation et des soutiens sociaux et communautaires.
Les Docteurs St. John et Swain soulignent que les PMVPD efficaces sont des « rouages » qui s’intègrent à un réseau de soins gériatriques, avec communication ouverte entre les membres de l’équipe de visites à domicile, les fournisseurs de soins primaires, le patient et sa famille. Les programmes doivent être rattachés à un vaste réseau, afin de permettre aux membres de la communauté élargie d’être référés à des services hospitaliers et ambulatoires. Une administration solide est nécessaire pour soutenir à la fois les équipes de PMVPD et la communauté gériatrique en général.
Le processus qui consiste à aider un aîné à bien vieillir est plus complexe et multidimensionnel que le simple fait d’optimiser sa longévité : d’autres facteurs que la santé physique entrent en jeu, notamment l’engagement social, le bien-être psychologique et le soutien personnel de la famille immédiate, de la famille élargie et des amis. Les PMVPD sont relativement nouveaux dans le domaine des interventions gériatriques et n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies. Toutefois, selon les Docteurs St. John et Swain, on a pu constater jusqu’ici que ces programmes multidimensionnels de visites préventives à domicile ont un effet positif sur tous les éléments du vieillissement et contribuent à réduire les coûts de fonctionnement des soins de santé en réduisant les admissions inutiles en établissement.