Partout au pays, nous constatons l’effondrement du système de santé sous l’effet de la pénurie de personnel et des répercussions toujours observables de la pandémie. D’après un sondage mené récemment chez plus de 4 000 Santénelles, 16 % des personnes répondantes n’ont pas recours à un professionnel en soins de santé primaires, et 64 % considèrent que l’accès aux soins primaires est la priorité absolue à mettre en œuvre pour améliorer l’accès aux soins de santé au Canada.

En 2020, Statistique Canada relevait qu’environ 4,6 millions de Canadiens et Canadiennes âgés de 12 ans ou plus n’avaient pas régulièrement recours à un fournisseur de soins primaires. Ce nombre est vraisemblablement plus élevé aujourd’hui : selon une étude récente effectuée par l’Institut Angus Reid, près de 6 millions de personnes au Canada (environ 20 % de la population) n’ont pas de médecin de famille.

En Colombie-Britannique, de nombreux reportages ont fait état des conséquences désastreuses de la situation, notant les fermetures temporaires répétées de services d’urgence en raison du manque de personnel et de l’effet domino causé par la crise des soins primaires.

Ayant touché d’abord les zones rurales, la pénurie de personnel a commencé à se faire sentir dans des milieux urbains comme Ottawa, où les services d’urgence de l’Hôpital Montfort et de l’Hôpital Memorial de Carleton-Place and District ont dû réduire les services aux patients ou fermer temporairement, ce qui a suscité des inquiétudes concernant les temps d’attente plus longs dans la région.

Depuis des années, les effectifs de la santé, les patients et les organismes de représentation, tels que l’Association médicale canadienne, tirent la sonnette d’alarme sur l’effondrement du système de santé. Sans une assise solide en soins primaires comme accès de première ligne pour bon nombre de Canadiens et Canadiennes, les capacités des hôpitaux et des services d’urgence sont mises à l’épreuve. Non seulement les patients se présentent à l’hôpital à défaut de trouver un établissement de soins primaires pour les soigner, mais ceux qui ont recours aux services d’urgence sont encore plus malades, puisqu’ils n’ont pas reçu les soins primaires qui auraient pu empêcher l’aggravation de leur état.

Des solutions à cette crise ont été proposées, dans la foulée de consultations et de collaborations entre patients, effectifs de la santé et responsables des orientations politiques, pour contribuer à stabiliser le système de santé et créer l’infrastructure essentielle à un meilleur avenir pour les soins de santé.

Au premier plan de ces solutions se trouve l’expansion du recours aux équipes interdisciplinaires de soins dans le but de fournir à plus de personnes au Canada un accès rapide et équitable à des médecins de famille et à d’autres professionnels en soins de santé primaires. Voici d’autres solutions qui aideront à combler les lacunes et à résoudre cette crise :

• Développer une stratégie nationale de ressources humaines pour rebâtir les effectifs de la santé au Canada de manière proactive et durable.
• Améliorer la collecte de données sur les effectifs dans l’ensemble des systèmes de santé pour faire le suivi des lacunes et des progrès.
• Investir dans une nouvelle infrastructure de formation et d’éducation pour augmenter l’offre de médecins, de personnel infirmier et de personnel infirmier praticien.
• Créer un permis d’exercice pancanadien pour favoriser la mobilité des médecins, ce qui pourrait notamment atténuer la pression sur les communautés rurales et éloignées et permettre de répondre à la crise de façon plus agile.
• Accroître l’offre de soins virtuels et compter sur l’intelligence artificielle pour améliorer l’accès aux soins.

Un appel au changement a été lancé au Canada par les personnes les plus touchées – les patients, les médecins, le personnel infirmier et les autres professionnels de la santé. Ce qu’il faut faire maintenant, c’est passer à l’action. Les gouvernements doivent non seulement s’engager à mettre en œuvre les solutions proposées, mais aussi prouver leur engagement par du soutien et des mesures concrètes.

Écrivez à votre parlementaire dès aujourd’hui pour réclamer un meilleur accès aux soins primaires!