Une nouvelle étude publiée dans la revue The Journals of Gerontology a révélé que les aînés sont moins susceptibles de déménager quand ils habitent dans une maison de plain-pied ou qu’ils disposent au minimum d’une cuisine, d’une chambre à coucher et d’une salle de bains sur un même étage.

Selon la chercheuse principale, Marianne Granbom, de l’Université Johns-Hopkins aux États-Unis, et de l’Université de Lund, en Suède, la plupart des aînés ne veulent pas déménager dans un foyer de soins de longue durée, faisant ainsi écho à des conclusions antérieures selon lesquelles le fait d’accompagner les adultes âgés dans leur désir de vieillir dans leur collectivité permettrait d’améliorer leur qualité de vie et ainsi de diminuer les coûts des soins de santé.

Mme Granbom et quatre autres de ses collègues ont analysé les résultats recueillis auprès de plus de 7 000 Américains et Américaines âgés de 65 ans et plus sur une période de quatre ans au cours de laquelle 8,2 % d’entre eux ont déménagé au sein de leur collectivité alors que 3,9 % sont allés vivre dans des établissements résidentiels pour aînés. Dans l’ensemble, les aînés les plus susceptibles de déménager étaient ceux qui vivaient seuls, avaient un revenu annuel relativement faible et avaient été hospitalisés dans l’année précédente. Les conclusions de l’étude : « Après avoir éliminé les facteurs démographiques et les facteurs de santé, le manque d’accès à l’intérieur des logements était associé aux déménagements dans la collectivité, mais ne l’était pas aux établissements résidentiels pour aînés. Aucun autre facteur lié au milieu de vie n’était associé au déménagement. »

Le but de l’étude était d’examiner si des facteurs comme l’accessibilité à l’intérieur du logement et à l’entrée de celui-ci, les dispositifs de sécurité dans la salle de bains, le type d’habitation et l’état du logement étaient associés au relogement dans la collectivité ou vers les établissements résidentiels pour aînés. Les auteurs ont donc conclu que le fait de pouvoir cibler quels étaient les facteurs liés au milieu de vie qui entraînaient un relogement en fin de vie, et vers quel type de résidence, avait une incidence sur la création de politiques et de programmes visant à aider les adultes âgés à vieillir à l’endroit de leur choix.

Dans le site web de RetirementLiving, on peut lire que près de 75 % des 2 300 personnes sondées (âgées de plus de 50 ans) envisageaient effectuer des modifications dans leur salle de bain, ce qu’ils considéraient comme étant l’élément le plus important pour vieillir chez eux, alors qu’un tiers des personnes interrogées avaient l’intention de faire des rénovations à l’extérieur de leur domicile, comme ajouter une rampe pour fauteuils roulants ou améliorer l’éclairage.

L’amélioration considérable dans les technologies domestiques est aussi rapidement devenue un facteur dans la capacité des aînés à demeurer chez eux. Dans le sondage mené par RetirementLiving, 53 % des répondants ont affirmé qu’il était probable ou très probable qu’ils utilisent les services en ligne de leur pharmacie alors que 40 % d’entre eux utiliseraient sans doute ou fort probablement des technologies comme les services d’alerte médicale électronique, les applications de covoiturage ou les services de livraison de plats cuisinés comme Uber Eats. De plus, on observe un intérêt croissant de la part des aînés en ce qui a trait aux technologies domestiques comme les dispositifs à commande vocale de type Alexa ou Apple HomePod, ou les appareils branchés, et comment ceux-ci pourraient les aider à demeurer chez eux.

« Pour comprendre réellement comment nous pouvons aider les aînés à vieillir chez eux, nous devons déplacer notre attention portée simplement sur leurs problèmes de santé individuels en y incluant aussi le milieu physique dans lequel ils vivent, » a déclaré Mme Granbom à Reuters Health.